On a un peu cligné des yeux lorsqu'on a vu son nom sur la liste des cinéastes invités à la Quinzaine des Cinéastes tant on ne s'attendait pas à le voir là

Voilà en effet près de  vingt ans que Thomas Ngijol, fréquente les scènes de stand up avec un frans succès . Il a aussi réalisé ou coréalisé trois longs-métrages : « Case départ » (2011), « Fastlife (2014) et « Black snake » (2018), sans jamais quitter les clous de la comédie potache même si parfois un peu cinglante.
 

 

Virage à 180 degrés du coup pour Thomas Ngijol,  avec son " Indomptables,"  qui s'inscrit sans aucun doute possible à la veine sombre et brutale du film criminel.

Librement adapté d'un documentaire et tiré d'un fait divers, Un crime à Abidjan de Mosco Lévi Boucault* et dont l'intrigue est ici transposée de la Côte d’Ivoire au Cameroun

Indomptables dresse le portrait d'une ville et d'un homme à la dérive.

Pas de mystère particulièrement tortueux, ni de rebondissements sophistiqués à signaler ici, c'est que l'enjeu réside ailleurs. A l'écran, Yaoundé devient un Chicago subsaharien.

 

 

Indomptables est avant tout un film sur la transmission difficile d'un « daron » qui n'a pas pris le virage de son temps, un roi déchu.

Mais c'est aussi un film d'ambiance,  qui distille par petites touches un charme lié à la terre ocre des ruelles de la capitale du Cameroun, la pauvreté et la dignité d'une petite société qui cherche à survivre dans les marges

En équilibre parfois précaire entre réalisme suffisamment crédible et chronique policière qui détourne les codes du genre en les teintant d’ironie  et de quelques petits détails amusants, cette tentative ambitieuse de Thomas Ngijol, de sortir des sentiers battus n'est certes pas totalement convaincante à 100% mais mérite cependant d'être saluée!

En salles le 11 juin 2025

*déjà l'auteur du true crime sur lequel s'était appuyé Arnaud Desplechin pour Roubaix, une lumière